Créer des liens pour préserver la biodiversité du lac Saint-Pierre
rédigé par Pascaline Aubrée, Fondations communautaires du Canada
Le Comité ZIP du lac Saint-Pierre est un organisme québécois créé en 1996, sur initiative du gouvernement fédéral. Son objectif principal est de protéger et de mettre en valeur le fleuve Saint-Laurent, grandement affecté par les activités humaines. Il a repris aujourd’hui le mandat de la coordination de la reconnaissance de Réserve mondiale de la biosphère délivrée par l'UNESCO, qui vise la conservation de la biodiversité, le développement durable, le renforcement des capacités et la réconciliation autochtone. Son territoire inclut les cinq MRC riveraines du lac Saint-Pierre ainsi que la Ville de Trois-Rivières.
En 2023, le Comité ZIP du lac Saint-Pierre a bénéficié du Fonds de relance des services communautaires (FRSC) du gouvernement Canada, ce qui lui a permis de renforcer l’impact de son travail et son assise opérationnelle. « L’objectif est de pérenniser nos actions et de réduire notre dépendance aux subventions. » - Geneviève Tardy, Directrice générale du Comité ZIP du lac Saint-Pierre. Le financement a été utilisé pour former le personnel en gestion de projets, développer une stratégie de philanthropie qui a mené à l’adoption d’un comité permanent et mettre en œuvre plusieurs projets ciblés, notamment une collaboration avec le Biophare de Sorel (institution muséale). « Nous souhaitions sensibiliser les jeunes de niveau primaire à la biodiversité du lac-Saint-Pierre. », explique Geneviève. « On a amené une quarantaine d’enfants du camp de jour sur le traversier et on est allés au musée. On a fait une journée complète d’interprétation et d’activité éducative. »
« Ça a créé des liens avec la municipalité de Saint-Ignace-de-Loyola, avec le traversier qui nous a offert la gratuité et avec le Biophare. »
Deux photographes professionnels ont été engagés pour des séries de photos. Certaines de ces photos (volet animalier/nature) seront exposées au Biophare et dévoilées lors d’un événement qui permettra d’augmenter la notoriété du territoire de la Réserve de biosphère. Le Comité ZIP du lac Saint-Pierre a également pu faire réaliser desphotos de l’équipe et du conseil d’administration, ainsi qu’une magnifique vidéo pour promouvoir la région de la Biosphère.
Toutefois, le projet le plus ambitieux est certainement la création des « Rendez-vous Biosphères Québec». Geneviève Tardy nous explique que c’était la première fois, à l’échelle d’une réserve de Biosphère, que les organismes de tout secteur d’activité étaient conviés à la même table. « L’objectif était d’identifier comment les organismes pouvaient bénéficier du statut de région Biosphère de l’UNESCO dans leur transition et dans la lutte contre les changements climatiques. » Cet événement exceptionnel et novateur a eu beaucoup de succès et a permis de consolider les liens entre les organismes et de créer une idée de concertation à l’échelle de la réserve de Biosphère. C’est une structure de maillage qui n’existait pas avant et qui va être pérennisée et reprise.
« Les exigences du Fonds de relance des services communautaires du gouvernement du Canada étaient beaucoup plus souples que celles d’autres programmes. Cela a donc permis beaucoup d’amplitude aux organismes dans les projets qu’ils voulaient mettre en place. »
Lorsqu’elle fait le bilan de son expérience avec le FRSC, Geneviève note que les projets mis en œuvre par le Comité ZIP ont dépassé ses attentes. La flexibilité de ce programme de financement a permis à l’organisme d’organiser des événements de réseautage, de promotion de la région et de mobilisation citoyenne, ainsi que de renforcer ses capacités internes, pour une assise opérationnelle durable à long terme.
« On a pu mener à terme nos projets, de manière plus satisfaisante qu’ils avaient été montés initialement, pour certains d’entre eux. Il n’y en a pas suffisamment, des programmes qui nous permettent de nous repositionner. On est tellement pris dans les enjeux du quotidien qu’on n’a pas le temps ni les ressources pour s’asseoir, réfléchir, prendre une pause, puis faire des plans d’action. »
Le Fonds de relance des services communautaires était un investissement unique de 400 millions de dollars fourni par le gouvernement du Canada. Il avait été créé pour aider les organismes communautaires, y compris les organismes de bienfaisance, les OSBL et les corps dirigeants autochtones, à s’adapter dans un contexte de relance postpandémique.
La Croix-Rouge canadienne, Fondations communautaires du Canada et Centraide United Way Canada, a soutenu près de 5 500 organismes communautaires par l’intermédiaire du Fonds de relance des services communautaires.