SEEDs: Cultiver des relations 

rédigé par Laura Ellis, Croix-Rouge canadienne

La pandémie de COVID-19 avait causé son lot de difficultés aux organismes communautaires dans tout le Canada. Le maintien de la santé mentale et du bien-être des équipes et bénévoles travaillant en première ligne en fut l’une des plus importantes.

Pour aider les organismes de bienfaisance, les organismes sans but lucratif (OSBL) et les corps dirigeants autochtones à s’adapter dans le contexte de la relance postpandémique, le gouvernement canadien a créé le Fonds de relance des services communautaires (FRSC). Cet investissement unique de 400 millions de dollars offrait aux organismes communautaires l’occasion d’écouter leurs propres besoins et de développer leurs capacités afin de continuer à répondre aux besoins de rétablissement des communautés.

L’organisme SEED (Supporting Employment & Economic Development) établi à Winnipeg a reçu des fonds du FRSC pour l’aider à maintenir ses effectifs, à renforcer la résilience de l’équipe, à offrir des ressources culturellement sécuritaires en santé mentale, et à améliorer les relations au sein de l’équipe.

« Je pense que sans notre intervention pour aborder les problèmes à l’interne, l’organisation risquait de tomber malade »

« D’où l’idée de nous concentrer sur le maintien en poste et la résilience de notre équipe. Nous voulions thématiser l’équité au sein de notre organisation pour offrir une rémunération équitable à l’ensemble de notre équipe. »
- Louise Simbandumwe, codirectrice de SEED.

Des plus, l’organisation a constaté certaines inégalités liées à sa structure organisationnelle. Plusieurs postes assumaient alors la majorité de la responsabilité pour les services en personne, par rapport à d’autres rôles plus faciles à exercer en télétravail.

« Un aspect important de notre façon de travailler, c’est un esprit d’entraide, d’échanges et de travail pour un but et selon des valeurs communes. Et ce même si les gens travaillent dans différents postes ou sur différents dossiers », explique Raena Penner, gestionnaire de bureau à SEED. « C’était vraiment difficile de retrouver ce sentiment lorsque cette grande déconnexion est arrivée. »

SEED s’est donc occupé en priorité de ces éléments. L’argent du FRSC a permis à l’organisation d’investir de nouveau dans ce qui importait le plus à l’équipe. Une analyse détaillée de la situation salariale des employés s’est traduite par une augmentation de la rémunération des employés à plus faible salaire. Cette analyse a aussi permis de développer un environnement de travail plus solidaire et équitable.

En outre, les fonds ont créé l’occasion de cultiver un sentiment de solidarité et de reconnaissance par l’organisation d’activités et d’excursions non liées au travail pour lesquelles les employés se sont réunis, en personne et en plein air. L’organisme avait aussi créé le nouveau comité pour le maintien et la résilience des effectifs, composé d’employés autochtones et racisés. La contribution de ce comité a fait en sorte que de nombreuses activités abordaient des enseignements autochtones, p. ex. la fabrication de ballots sacrés, le perlage, les ornements pour robes rouges, ou l’utilisation traditionnelle de plantes. De plus, l’organisation a offert d’autres formations et de l’accompagnement à ses employés autochtones, contribuant à l’augmentation du taux de maintien en poste.

« Savoir que l’employeur et les collègues sont aussi investis dans le bien-être des gens pour que nous puissions faire notre travail fut une réelle bouffée d’air frais », dit Lisa Forbes qui a occupé divers rôles à SEED depuis son arrivée en 2004. « Quand vous êtes à bout de souffle depuis tellement longtemps, vous oubliez la sensation qui vient avec une profonde respiration. »     

SEED a pour mission de créer des communautés fortes et d’offrir différentes avenues aux personnes qui vivent une vulnérabilité financière, par l’intermédiaire de divers programmes et services axés sur l’autonomisation financière. L’organisme souhaite que son équipe soit représentative de sa communauté. Par conséquent, la majorité de ses employés ont déjà vécu avec un faible revenu à un moment de leur vie.

« En tant que service social, notre travail est d’aider les gens, et pouvoir aider les aidants fut un réel plaisir. Je ne suis pas le genre de personne qui aurait pensé à investir du temps pour s’offrir cela, alors, c’est très gratifiant de pouvoir le faire au travail »
- Lisa Forbes

Le projet de SEED financé par le FRSC est désormais terminé, mais considérant son succès, l’équipe de direction prévoit de continuer pendant longtemps d’investir dans des activités similaires de renforcement et de reconnaissance de l’équipe.


Le Fonds de relance des services communautaires était un investissement unique de 400 millions de dollars fourni par le gouvernement du Canada. Il avait été créé pour aider les organismes communautaires, y compris les organismes de bienfaisance, les OSBL et les corps dirigeants autochtones, à s’adapter dans un contexte de relance postpandémique.

La Croix-Rouge canadienne, Fondations communautaires du Canada et Centraide United Way Canada, a soutenu près de 5 500 organismes communautaires par l’intermédiaire du Fonds de relance des services communautaires.

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